Le noisetier


Est-il utile de présenter le noisetier ? Il est l’un des plus populaires de nos arbrisseaux et est connu de tous. Mais connais­sez-vous les bienfaits de ses fruits, d’où viennent les noisettes que nous consom­mons ? Comment naît la noisette, la magie de la baguette du sourcier et le méchant balanin qui troue les noisettes ?

Le noisetier ou coudrier peut atteindre 6 à 8 mètres de hauteur. De la famille des bétulacées, comme le bouleau ou l’aulne, on le reconnaît avec ses chatons à la chute des feuilles. Corylus, noisetier en latin, signifie casque, c’est une réfé­rence à la forme des cupules (bractée autour de la noisette). Très rustique, cette espèce cham­pêtre a une espérance de vie de 60 à 80 ans. Il existe de nombreuses variétés : le noisetier tortueux, le pourpre, le pleureur, le byzantin (avec ses bractées très découpées). On adore tous grignoter la noisette. Le premier producteur et exportateur mondial est la Turquie, avec 67 % de la production mondiale, en seconde position vient l’Italie. Le mot coudrier apparaît vers 1 500, puis le mot noisettier (avec 2 t) dérivé de noisette (petite noix) fait son apparition vers 1530.

Le chaton du noisetier est la fleur mâle qui disperse son pollen au gré du vent (plante anémophile) depuis décembre jusqu’à mars. Les fleurs femelles sont très discrètes avec leur houppe de stigmates rouges. Pour une bonne production de noisettes il est conseillé de planter plusieurs variétés car le décalage de la floraison mâle et femelle est telle que parfois les mâles ont donné tout leur pollen et les fleurs femelles ne sont pas réceptives à la fécondation. Heureusement que les abeilles récoltent le pollen du noisetier au début de la saison apicole. Notre arbrisseau est en pleine production de 8 à 12 ans. Il est souvent utilisé pour son port buissonnant, pour garnir des haies, pour protéger un verger, un rempart contre le vent, un refuge pour les animaux. Il est aussi l’hôte d’un puceron spécifique qui n’infeste pas les autres arbres et attire les auxiliaires actifs contre les parasites des vergers. Mais un petit charançon sait se faire oublier des mésanges : le balanin, l’insecte qui mange les feuilles. Sa larve se développe dans le fruit et sort par un joli petit trou. En hiver un coup de crochet sous le noisetier met les insectes à l’air et le froid les élimine.

Comme tous les arbres, le coudrier vit en symbiose avec des champignons dont l’un d’eux se nomme truffe. La noisette est un antioxydant qui réduit certaines maladies si elle est consommée chaque jour (cardio-vasculaire, cancer du côlon, diabète, transit intestinal, le mauvais cholestérol...). La pâte à tartiner chocolat-noisette reste une gourmandise. Les noisettes sont généralement en petites grappes appelées « trochets », formées de deux ou trois fruits. Nos amis les écureuils commencent à les manger l’été quand elles sont en « mie », ils en détruisent de très grandes quantités pour se rafraîchir mais à l’automne ils sont indispen­sables pour la reproduction de l’arbre grâce à leurs oublis enterrés.

Les baguettes de noisetier sont utilisées par les sourciers pour rechercher de l’eau et par les radiesthésistes pour trouver des minerais. Pour devenir sourcier choisissez une belle fourche dont les brins ont la taille d’un doigt et font 20 cm environ, coupez-la en remerciant l’arbre qui vous la confie. Pour s’en servir, tenez-la fermement, les poignets tournés vers le ciel et la pointe partant devant vous. Il faut alors mentalement interroger la baguette pour qu’elle vous réponde… à condition bien sûr d’avoir le fluide. Cette baguette est capable de détecter une veine d’eau souterraine, d’en donner la profondeur et le débit au puisatier. On croit que ceux qui ont le don naissent quand le noisetier est en fleur.

L.R.

La Grenouille n°46 – Janvier 2020

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