au long de 8 km de cette petite rivière bien tranquille. Nous avons visité les sites des six moulins qui ont été construits les siècles passés entre Cour- Cheverny et le confluent du Conon avec le Beuvron.
Les 6 moulins du Conon :
- Poussard : C’est le premier, au sortir du parc de Cheverny. C’était en fait un moulin et une ferme ; la cascade est encore bien présente à la sortie du bief, mais le mécanisme du moulin n’existe plus.
- Voley : C’est un grand bâtiment à étages, que l’on aperçoit très bien quand on arrive de Blois en direction de Cour-Cheverny. Il était encore en fonction après la guerre de 39-45, pour fabriquer des farines animales (!). C’était aussi le lieu de prédilection pour les manoeuvres des pompiers, là où l’eau était facile à pomper.
- La Béchardière : à coté du pont du même nom, le moulin a complètement disparu.
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De g.à dr. : confluent, moulins de la Fosse, de Gonvalin, de Beaumont, de la Béchardière (disparu), Vollet, Poussard |
- Beaumont : On l’aperçoit difficilement car, à cet endroit, le Conon a creusé son lit plus profondément et il disparaît dans le creux de la vallée. Bien qu’elle ne tourne plus, sa roue est encore en bon état de conservation, ainsi qu’une partie du mécanisme à l’intérieur. Son implantation est très ancienne puisqu’on trouve mention de son existence dans un acte daté de 1514, conservé au château de Beaumont tout proche.
- Gonvalin : Il ne reste pas grand-chose de ce moulin, où apparaît encore le passage du bief qui faisait tourner la roue. En s’y rendant on passe par le hameau de Gâlerie, où on peut encore apercevoir les restes d’une petite gentilhommière et d’un grand pigeonnier, malheureusement complètement à l’abandon.
- La Fosse : Il est aussi enfoui dans la verdure, mais à un endroit où la vallée est beaucoup plus ouverte ; c’est le dernier moulin avant le confluent tout proche du Conon avec le Beuvron.
Voir une étude plus détaillée sur ce document,réalisée par François Bach.
C’est l’occasion de relater une triste anecdote sur les
conséquences de la Grande guerre de 1914 : le meunier d’alors avait un fils
unique appelé à lui succéder un jour. Malheureusement son fils n’est pas revenu
de la guerre et, dans un geste de désespoir, il détruisit la roue et tout le
mécanisme de son moulin.
Le moulin à eau, source d’énergie de nos ancêtres, est
maintenant abandonné presque partout, et ce n’est que par l’amour de certains propriétaires
pour leur patrimoine qu’il en subsiste quelques-uns. On pourrait revitaliser les
systèmes pour produire localement de l’électricité, contribuant ainsi au
développement des énergies renouvelables ; c’est le cas d’un petit moulin situé
à la limite de Cellettes et Chitenay. Mais beaucoup sont aujourd’hui menacés d’une
totale destruction par la transcription tendancieuse d’une directive européenne
sur l’eau. Une circulaire ministérielle dite de «Restauration de la
continuité écologique des cours d’eau» vise à «effacer» les seuils construits
sur toutes nos petites rivières. L’incongruité de cette circulaire a amené la Fédération
des associations de sauvegarde des moulins à déposer un recours devant le Conseil
d’État.
http://hdbrcheverny.canalblog.com/
François Régis Bach - La Grenouille n°13 - Octobre 2011
Le Conon

Laurent Ravineau - La Grenouille n°13 - Octobre 2011
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