Enfin la nature se réveille, les jours ensoleillés réactivent tout ce qui vit : du bourgeon à la sauterelle à l’hirondelle… La vie va vite, jusqu’à fin juin, pleine de lumière et ensuite on recommence à perdre des minutes de soleil.
L’un
des arbres qui caresse le plus le soleil pourrait être le peuplier d’Italie. Ce
grand pinceau longiforme caresse le ciel avec ses feuilles. Quand on circule
dans la campagne entre nos deux villages, le peuplier d’Italie est l’arbre que l’on
distingue le premier de par sa hauteur. En alignement ou en sujet isolé,
utilisés aussi comme brise-vent, ils ont souvent une allure très importante. Au
jardin du Conon (le Casseux) le peuplier de Jean-Jacques Bricaud est visible à
2 km autour du village.
C’est un arbre que l’on dit souvent cassant, certes
pour le peuplier hybride (produisant du bois pour une société de plus en plus
gourmande en papier), mais pour notre italien, il est tellement ramifié avec
ses branches tout le long de son tronc qu’il est très résistant et inintéressant
pour les bûcherons car pourvu de trop de noeuds. C’est un arbre aux racines traçantes
qu’il est conseillé de planter à une quinzaine de mètres des habitations.
Son
espérance de vie est de 100 à 400 ans. En France il ne fut introduit que
tardivement entre 1750 et 1770. Il est originaire d’Iran. Ce peuplier est une
variété de peuplier noir. Nous pouvons extraire de son écorce de la salicine (aspirine)
comme de celle du saule qui est de la même famille (salicacées). Son nom latin est
populus : l’arbre du peuple. Il a été planté dans de nombreux lieux
publics. On ne connaît que des peupliers d’Italie mâles, en l’absence de
plantes femelles ces derniers ne produisent aucune graine ; pour survivre ils
dépendent de la reproduction végétative (boutures, greffes) opérée par l’homme.
De par sa croissance assez rapide, il peut atteindre 35 à 40 m de haut. Il est
un repère mental dans le paysage. Le Conon est souvent parsemé de ces grandes
colonnes qui le bordent.
L.R.
La Grenouille n°43 - Avril 2019
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