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Le Beuvron courchois il y a cent ans. Le pont ferroviaire enjambe la retenue du moulin de Pezay que des massifs de phragmites bordent irrégulièrement |
Nos voisins de Cellettes ou de Bracieux vivent avec lui, le voient, le contournent ou le traversent au quotidien. Courchois et Chevernois ne font que le deviner depuis leur véhicule au pont de Clénord où il n’est qu’une limite naturelle avec la commune de Mont-près-Chambord. Alors les liens ne peuvent être les mêmes et il reste pour nous un élément caché, méconnu, parfois ignoré. Du fin fond des limites nord de son territoire, notre Grenouille va s’aventurer quelque peu hors de ses strictes limites communales, tant l’histoire d’une rivière ne peut être contée qu’à l’échelle de son linéaire.
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Le même pont, deveni piste cyclable, enjambe aujourd'hui une rivière chenalisée, jardinée et boisée |
Tout comme la Sauldre, le Beuvron draine la Sologne tout au long de ses 115 kilomètres. À elle le sud pour y rejoindre le Cher, à lui le nord vers le fleuve Loire. Et ces deux là sont assurément frère et soeur, fruits des mêmes terroirs, des mêmes sols, du même relief, du même climat. Peut-être même sont-ils jumeaux tant leur apparence était semblable voici encore si peu de temps. Elle, encore très « nature », déroule ses méandres et cache jalousement ses jardins secrets. Lui, rigide et sans fantaisie, paraît triste et souffreteux. Les articles accessibles sur internet nous apprennent qu’il souffre d’une « mauvaise qualité morphoécologique ». Manquait plus que ça !
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Méandres, atterrissements, terrains inondables et boisements humide. L'Ardoux déroule ses fonctionnalités à Saint-Laurent-Nouhan |
Que s’est-il passé ?
Cet article se propose d’évoquer les transformations dont notre rivière a été l’objet, notamment dans les années 1970. Non pas dans un esprit polémique qui n’a plus sa place aujourd’hui, mais en tentant d’analyser objectivement les multiples facteurs qui furent alors déterminants. Le propos ne sera pas de critiquer ou de juger mais de comprendre. Les travaux dont nous parlons étaient la concrétisation d’une politique d’État menée par le seul ministère de l’agriculture en application d’une loi du 7 juin 1951. Beaucoup déjà est dit dans cette phrase. Le Beuvron que nous connaissons aujourd’hui est le fruit des difficultés économiques et sociales qui se posaient dans l’immédiat après-guerre, voici près de 80 ans. Tant de choses ont évolué depuis, qui ont modifié les décisions des hommes. Cet article évoque cette histoire. Il ne se veut pas emprunt de nostalgie ou de regrets, mais au contraire optimiste et porteur d’espoir, tant dans ces domaines les connaissances, les modes de pensée et les politiques publiques ont évolué.
Beuvron, donc, du celtique biber, qui désigne le castor. Les gaulois avaient manifestement remarqué que l’espèce, pourtant présente partout où se trouve de l’eau et des arbres, appréciait particulièrement ce bassin. Ne se contentant pas de l’occuper, mais aménageant et modelant profondément tout son chevelu au bénéfice d’une multitude d’espèces.
Et puis le suffixe onna, « la » rivière, comparable à toutes celles que connaissaient les gaulois, qui furent ensuite progressivement modifiées en fonction des besoins et des moyens et dont il reste heureusement quelques beaux exemples préservés. Nos scientifiques les qualifient de sauvages et de fonctionnelles car elles présentent des caractéristiques morphologiques, dynamiques et biologiques qui leur confèrent des fonctions dont nous profitons. Le lit mineur est la zone où l’eau s’écoule habituellement. Il évacue l’excès des précipitations et la notion de rivière a bien longtemps été réduite à ce seul lieu et à cette seule fonction évidente. La réalité est tout autre, et la rivière occupe une surface bien plus vaste où « diversité » est le mot d’ordre.
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Le Beuvron à Neuvy. La rectitude des travaux de 70. L'îlot de sable est favorisé par un barrage à aiguilles édifié lors des étiages |
La rivière naturelle
Tout ce qui, sur des pas de temps qui se chiffrent en siècles, crée, modifie et entretient les différentes composantes d’une rivière libre est le fruit des interactions entre la force de l’eau et la masse des sédiments qu’elle tente d’entraîner vers l’aval. Lorsque le courant est trop faible, il doit contourner l’obstacle de ses propres alluvions, créant sur nos rivières de plaine des hauts-fonds puis des îlots. Ces irrégularités du lit de la rivière, comme toutes celles qui seront progressivement évoquées, sont mises à profit par des espèces de la microflore et de la microfaune qui y trouvent les exigences spécifiques qui sont les leurs. L’irrégularité des fonds dévie le cours de l’eau vers une des berges qui s’érode, amorçant ainsi la formation d’un méandre. Caractéristiques des rivières de nos régions, les méandres peuvent devenir marqués, nombreux et spectaculaires. C’était notamment le cas pour le Beuvron comme en atteste la cartographie ancienne mais aussi les photos aériennes qui, en étudiant la végétation, dévoilent des caractéristiques invisibles en surface. Au fil du temps, les méandres s’accentuent, la rive concave voit se déposer des éléments fins alors que la rive opposée s’érode ou retient des éléments plus grossiers. Les méandres ont un rôle majeur dans la fonctionnalité des rivières. Ils cassent la force du courant, retardent l’écoulement de l’eau et donc aplanissent les pics d’inondation en aval, favorisent le caractère humide, voire engorgé, des terrains riverains et ainsi les possibilités d’auto-épuration de la rivière.
Et puis un jour, les méandres se sont tellement accentués, ou la crue qui survient est suffisamment forte, et la rivière coupe ses méandres. Elle recrée un cheminement plus ou moins rectiligne, s’en va initier des sinuosités plus loin et laisse des segments de méandres comme abandonnés à eux-mêmes. Des bras morts comme nous disons, ou des boires sur la Loire, des noues sur le Cher et ailleurs… Leur devenir est de se combler très lentement. Plusieurs milliers d’années sont nécessaires sur certains fleuves. Leurs caractéristiques topographiques et évolutives en font des lieux de vie exceptionnels. Encore en eau dans un premier temps, puis progressivement déconnectés du cours de la rivière, ces lieux accueillent successivement toutes les cohortes d’êtres vivants qui constituent les rivières. Leur rôle fonctionnel est important au niveau de la qualité de l’eau et de la recharge des nappes phréatiques. Ils sont à l’origine de ces innombrables irrégularités topographiques que nous pouvons deviner au long du linéaire de la rivière qui tout à coup n’apparaît plus comme un banal trait d’eau mais comme une entité évolutive bien plus large. Une entité qui laisse un temps des espaces pour les reprendre plus tard, dans une temporalité qui nous échappe quelque peu. C’est l’ensemble de ces espaces qui forme l’écosystème « rivière ».
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Le barrage de Pezay en mars 2021
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Dans l’intimité de son lit, la rivière gère en permanence des interactions fructueuses entre l’eau, le minéral et l’organique
S’il peut s’élever en hauts-fonds affleurants, le lit plonge aussi dans de profondes et calmes fosses, colonisées par un ensemble d’invertébrés et de vertébrés qui apprécient pénombre et fraîcheur. Les radiers (1) à l’inverse présentent de faibles profondeurs avec des eaux qui s’accélèrent et glissent sur un fond de matériaux plus grossiers où le courant interdit tout colmatage. D’autres espèces recherchent ces eaux plus oxygénées où la productivité en invertébrés et poissons est souvent forte. Et d’autres encore passent de l’un à l’autre et tirent profit de ces deux habitats qui alternent en général très régulièrement sur les cours d’eau naturels, du petit ruisseau au grand fleuve. Lorsque l’eau vient buter sur la rive abrupte d’une courbe, il arrive qu’elle creuse sous la berge une cavité assez vaste, une sorte de grotte aquatique que les grosses racines des arbres riverains fixent et cloisonnent. Ce sont les chaves, autrefois bien connus des pêcheurs car servant fréquemment de refuge à bien des espèces de poissons qui, dans les rivières artificialisées, restent en permanence à la merci du courant et des prédateurs. Et puis le lit d’une rivière naturelle, c’est aussi du bois. Celui des branches cassées ou des arbres qui tombent et deviennent la proie d’une multitude d’invertébrés, algues, champignons qui à leur tour vont contribuer à renforcer les chaînes trophiques (2). Ce phénomène est particulièrement marqué dans les rivières colonisées par les castors dont l’activité consiste souvent à traîner du bois dans la rivière pour les barrages, les huttes, les repas… Dans de telles rivières, la biomasse (3) des seuls invertébrés est multipliée par trois !
Délimitant le lit, les berges dans leurs diversités offrent autant de lieux de vie distincts : berges herbeuses, vaseuses, sableuses, caillouteuses… Berges sapées aussi, que l’érosion a taillées comme des murs dans lesquels le martin-pêcheur ou les hirondelles de rivage viennent creuser leurs terriers. Ailleurs au contraire, les berges sont basses et laissent facilement les hautes eaux envahir des espaces parfois modestes et parfois fort étendus, tous témoins de divagations anciennes de la rivière. Ces espaces inondables, plus ou moins régulièrement inondés, souvent mis à profit par les hommes pour y installer leurs prairies, accueillent nombres d’espèces animales et végétales spécialisées. Mais ils ont aussi un rôle fonctionnel majeur. En stockant l’eau des crues pour la restituer un peu plus tard, ils brisent l’énergie de la crue, aplatissent son pic et limitent son intensité à l’aval.
Et puis autour de la rivière naturelle, le plus souvent, se trouve la forêt. Une forêt un peu particulière, faite d’essences adaptées aux situations humides dans les parties les plus basses, saule argenté, frêne, peupliers noirs ou blancs, tilleul, où vont s’insinuer progressivement des arbres à bois plus dur lorsque les situations stationnelles s’élèvent. Ces forêts où la masse de bois mort est importante sont particulièrement riches en terme de biodiversité |
Pezay. Le nouveau lit du Beuvron part à gauche vers le barrage que l'on aperçoit. L'ancien lit à droite, devenu bief, file vers le moulin |
(4). Oiseaux, insectes, lianes, y atteignent des densités inégalées ailleurs. Les fonctions qu’elles remplissent sont majeures car le dense système racinaire des arbres facilite l’accès de l’eau aux nappes phréatiques et dans le même temps y puise tous les éléments minéraux nécessaires. Ces formations boisées sont donc d’une grande importance dans la qualité de l’eau en l’épurant notamment des phosphates et autres nitrates.
Voici donc les principaux éléments morphologiques, biologiques et fonctionnels des rivières naturelles, certes largement mis à mal un peu partout au cours du XX e siècle mais encore observables dans des sites préservés. Et tel fut notre Beuvron. Conservait-il cependant l’ensemble de ces caractéristiques, disons dans les années d’après-guerre, alors que les hommes estimaient qu’il était plus une gêne qu’un atout et qu’il conviendrait d’y remédier ?
La situation dans les années 50
Assurément non, dès l’époque préhistorique les chasseurs-cueilleurs exploitaient les rivières à la mesure de leurs moyens. Les denses populations de grandes mulettes (5), un grand bivalve noir qui « dallait » littéralement certains secteurs et jouait un rôle complexe dans la reproduction des esturgeons, en firent les frais. Elles constituaient un apport facile en protéines et des éléments de parure, grâce au nacre de leurs valves. Lorsque vinrent les cultivateurs, vint le temps des grands défrichements. Il dura probablement des siècles, rognant progressivement les boisements au profit des champs et des prairies dans les zones les plus humides. Il dura jusqu’à l’avènement de l’ère industrielle où les besoins en bois étaient énormes. Dans l’intervalle était apparu le temps des moulins qui avaient commencé à séquencer les linéaires en tronçons successifs, mettant un terme à la libre circulation des poissons migrateurs et des sédiments.
Sans savoir à quoi ressemblait précisément le Beuvron de cette époque, et tel n’est pas le sujet de cet article, il est certain qu’il avait bien changé. Pour autant, les forêts repoussent, les extractions n’avaient pas été majeures, la rivière conservait une morphologie qui lui permettait de fonctionner ainsi que de fortes potentialités de résilience au niveau du biologique.
Mais les temps avaient changé. Dans un contexte de pays à redresser, les années 50 voient se dessiner des politiques agricoles nouvelles. L’accent est mis sur la productivité du modèle agricole pour favoriser la rentabilité des exploitations et bénéficier à l’économie générale du pays. Nombre d’exploitants souhaitent par ailleurs se dégager des contraintes liées à l’élevage et abandonnent le système polyculture-élevage. Toutes ces considérations socio-économiques légitimes aboutissent au constat que l’eau est un frein pour progresser. L’eau engorge les terrains, retarde et pénalise les récoltes, contrarie les travaux. Dans les vals, l’eau des crues empêche de convertir les prairies en cultures, quand elle n’interdit pas tout bonnement les emblaves (6) ou les détruit. Il faut se débarrasser de l’eau.
Mais il y a autre chose. Plus fort encore peut-être. Quelque chose d’ordre culturel. Nous appartenons à une civilisation imprégnée du fait qu’il faut dominer la nature, s’opposer à elle en quelque sorte pour faire triompher le progrès. Il en est ainsi depuis que l’homme a inventé la domestication des animaux et l’agriculture et qu’il eut besoin d’espaces. Mais à des degrés divers, bien observables dans la lecture des paysages de chacune des régions naturelles de notre département. Des philosophes et des sociologues estiment qu’il existe une véritable peur inconsciente de la nature, ce domaine qui échappe à notre volonté. D’où les notions de propre et de sale, la méfiance envers le spontané, le « sauvage ». La répulsion envers les marais, les terrains ennoyés, la vase. Insalubres, dangereux, maléfiques..., il faut en finir avec ces espaces qui échappent au contrôle qui nous rassure.
Impératifs économiques, aspirations sociales légitimes, contexte culturel, méconnaissance totale de la science écologique, c’est un alignement parfait des planètes pour mettre en oeuvre un plan global d’élimination instantanée de toute l’eau jugée en excès.
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La digue de Pezay maintient le Beuvron surélevé par rapport aux boisements humides de sa rive gauche |
L’aménagement hydraulique des années 70
L’article 2 de la loi du 7 juin 1951 autorise l’État à entreprendre d’office, après consultation des collectivités locales et des organisations professionnelles concernées, tous travaux d’équipement rural d’envergure. C’est sur cette base qu’un mémoire explicatif est présenté en juin 1956 par la direction générale du génie rural et de l’hydraulique agricole, détaillant les travaux envisagés sur le bassin du Beuvron. Il semble que les pressions locales soient demeurées fortes puisqu’en mai 1958, Bernard Paumier, alors député du Loir-et-Cher, pose une question écrite au ministre de l’agriculture sur le sujet des difficultés rencontrées par les riverains du Beuvron, en mettant l’accent sur les pêcheurs, la pisciculture et les inondations. Le programme hydraulique du ministère de l’agriculture affecte en 1958 de premières sommes pour les travaux d’aménagement du bassin du Beuvron. Il s’agit des travaux de terrassement et de l’édification d’ouvrages d’art sur la rivière et ses principaux affluents qui tous, dans le langage administratif, deviennent des « émissaires ». Il est bien spécifié que ces travaux « devront nécessairement être complétés par l’aménagement des réseaux d’assainissement communaux (les fossés) pour que l’aménagement agricole des eaux de la vallée du Beuvron soit réalisé intégralement avec le maximum d’efficacité ».
Imaginés dès le début par l’administration, plusieurs syndicats de rivière sont créés cette même année 1958
Celui où siègeront les représentants de nos deux communes est celui du « Beuvron Centre-aval », qui concerne un linéaire allant du pont de Clénord à Neuvy. Les syndicats sont notamment chargés de la gestion opérationnelle et financière du programme mais s’irriteront un peu plus tard d’être réduits au rôle de chambre d’enregistrement de décisions administratives. Lors de sa séance du 27 octobre 1959, notre syndicat donne néanmoins un avis favorable au projet d’aménagement du cours inférieur du Beuvron présenté par l’administration. Il s’agit de la réfection du lit du Beuvron de sa confluence à Clénord et de l’aménagement du moulin de Pezay. Nous reviendrons sur le cas un peu complexe de ce moulin et de son barrage courchois qui allait par la suite s’avérer riche en rebondissements. Puis durant neuf années, le syndicat ne se réunit plus car aucun crédit et aucune subvention ne seront débloqués pour effectuer les travaux. En novembre 1968 son président s’impatiente et les travaux « de réfection du lit » pourront progressivement débuter. Mais que cache cette dénomination administrative et floue des travaux de terrassement ? Le seul objectif est bien d’évacuer au plus vite vers l’aval l’eau qui gêne. Le seul objectif est hydraulique. Le projet sera un projet d’hydrauliciens, nullement tempéré à notre connaissance par des avis émanant de spécialistes des sciences de la vie. Le Beuvron sera divisé en longs tronçons rectilignes reliés entre eux par des angulations minimales. Il sera curé, approfondi, ses fonds seront aplanis. Il sera calibré sur toute sa longueur afin que ne subsiste aucun goulet d’étranglement, et même s’il faut en certains endroits l’élargir de plusieurs mètres. Les matériaux extraits seront déposés sur les berges et régalés, venant combler bras morts et innombrables irrégularités séculaires. Les berges seront ainsi réhaussées, limitant encore les risques de débordement.
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Le barrage de Pezay (ou Pezé) - AD41 |
Ainsi fut fait. L’ampleur des travaux engagés fut spectaculaire. Ils s’étalèrent par tranches durant plus d’une décennie. Ces travaux s’imposaient aux propriétaires, sous peine de procédures d’expropriation qui ne furent jamais engagées. Petit à petit, le Beuvron prit l’aspect que nous lui connaissons, celui d’un cours d’eau artificialisé, chenalisé, parfois même endigué. Et très vite s’imposa au syndicat le problème de l’entretien des linéaires travaillés, sous peine de voir la végétation envahir rapidement les nouvelles berges et pire encore le lit lui-même, élargi et bien trop grand pour des étiages devenus records. Sans états d’âme, dans la froideur de logiques administratives et technocratiques, les services de l’État proposèrent au syndicat lors de sa séance de novembre 1974, un traitement chimique régulier de la végétation. Ce fut l’honneur du comité syndical que de repousser cette proposition sur des motifs environnementaux. Il opta dès l’année suivante pour des traitements mécaniques réguliers à la pelle hydraulique sur des pas de temps de 3 à 5 ans, réalisés par des entreprises locales. Et repoussa dans le même temps l’idée du garde-rivière, pourtant mise en application ailleurs dès cette époque mais jugée inadéquate. Il faudra attendre encore 20 ans pour voir se concrétiser, à la demande de l’autorité préfectorale, cette proposition et apparaître des entretiens plus doux. C’est à cette même époque qu’apparaît la terminologie « restauration du Beuvron et de ses affluents » pour qualifier les opérations d’entretien courant de la végétation.
Dès la conception du projet, il apparaissait clair que l’utilisation des barrages existants et la construction de nouveaux seraient nécessaires pour assurer la permanence d’une lame d’eau lors des étiages estivaux et limiter ainsi « la reprise sauvage de la végétation » comme il est dit dans l’un des comptes-rendus. Il semble également qu’une certaine limitation de l’érosion des nouvelles berges était attendue, en limitant les fluctuations de niveaux. Toute une série de barrages, divers dans leur fonctionnement, vont ainsi être construits sur le Beuvron et ses affluents. Quatre sont décidés lors de la première tranche de travaux, sur Bracieux, Tour et Neuvy. Très rapidement, des maires puis des particuliers vont réclamer la construction de nouveaux barrages dont le nombre va régulièrement augmenter. Les premiers, comme celui de Neuvy, bien visible depuis le pont, sont des barrages à aiguilles. Composés de pieux juxtaposés, n’excédant pas un mètre de haut, ils sont édifiés puis démontés chaque année. Mais le coût global est important, d’autant que des modifications techniques viennent alourdir la note. En janvier 1974, le comité syndical s’en inquiète et considère que la charge des barrages dits « d’environnement » est excessive. Il recommande à chaque commune d’incorporer ces barrages dans les travaux communaux à venir. Un peu plus tard, il apparaît que ces barrages sont néanmoins désirés par « la majorité des communes » et le syndicat poursuit sa quête de subventions. En avril 1975, dans le cadre du « plan de soutien à l’économie », une demande est ainsi faite à Jean-François Deniau, riverain du Beuvron sur Cour-Cheverny et alors secrétaire d’État à l’agriculture. La réponse est rapide et favorable.
À suivre...
La seconde partie de cet article sera publiée dans notre prochain numéro.
J.-P. J.
Explications
(1) Radier : segment de rivière de faible profondeur où le courant s’accélère. Radiers et fosses alternent très régulièrement avec une fréquence quasi mathématique en rapport avec la largeur du cours d’eau.
(2) Chaînes trophiques : elles désignent les successions de prédations régulant les « équilibres » entre espèces. L’invertébré végétarien mangé par l’invertébré carnivore, lui-même mangé par le poisson, lui-même mangé par le martin-pêcheur, puis le rapace...
(3) Biomasse : masse globale des êtres vivants, ou d’un groupe d’êtres vivants (invertébrés par exemple) d’un milieu.
(4) Biodiversité : notion qui définit la diversité du vivant dont les animaux, plantes, champignons, parasites, micro-organismes. Elle concerne également la diversité des écosystèmes, la diversité génétique au sein des espèces, ainsi que la diversité des interactions au sein et entre ces différents niveaux».
(5) Mulettes : mollusques d’eau douce assez semblables aux moules marines. Plusieurs espèces vivent dans nos rivières. La plus grande, la « grande mulette », qui atteint 20 cm de long, en a par contre disparu.
(6) Emblaves : terres ensemencées en blé.
La Grenouille n°53 - Octobre 2021
Suite de notre article paru dans le n° 53 de La
Grenouille
Un cas particulier, qui concerne directement la
commune de Cour-Cheverny, est le barrage du moulin de Pezay
Le moulin lui-même est implanté sur la commune de
Mont-près-Chambord mais la rivière est aussi la limite entre les deux communes
et le barrage attenant leur est donc à l’époque commun. Avant travaux, il n’y a
aucun bief (1).
Le moulin, son barrage et sa prise d’eau, sont implantés
directement sur la rivière, comme c’est fréquemment le cas. Mais les travaux programmés
imposent un calibrage de la rivière qui doit être élargie. Les contraintes
techniques orientent vers la création d’un tout nouveau lit qui emprunte le
tracé de filets d’eau antérieurs. Ce nouveau lit court-circuite le moulin et le
lit originel qui devient bief et continue à l’alimenter. Un barrage important est
édifié en 1968 sur le nouveau lit qui présente à ce niveau une profondeur
conséquente mais également un inconvénient qui aura son importance : il est en
surplomb par rapport aux terrains qui le bordent en rive gauche.
Cette configuration est celle que l’on peut facilement
observer aujourd’hui depuis le parcours de pêche. Les limites communales
n’ayant pas été modifiées, nouveau lit et barrage sont donc depuis
intégralement sur le territoire courchois. Le barrage de Pezay présente la
singularité d’avoir été un barrage d’État, construit par lui et lui
appartenant. Le syndicat n’était en rien responsable de son entretien ni de ses
manoeuvres qui sont confiées dans un premier temps au meunier en place. Mais la
propriété doit être vendue et pas plus le nouveau propriétaire que l’ancien, ou
même la commune un temps pressentie, ne se montrent intéressés par la manoeuvre
des vannes lorsqu’une crue est annoncée. Cette situation qui s’éternise a un
inconvénient majeur. Les vannes n’étant pas relevées, les crues ne peuvent franchir
l’ouvrage correctement. Il se crée alors à l’amont une submersion de la digue en
rive gauche et celle-ci étant en surplomb, l’ouverture de brèches que le
syndicat se voit contraint de réparer, notamment en 1980. Il faudra cependant
attendre 1987, après de multiples péripéties et l’ouverture d’une nouvelle brèche
pour que des solutions juridiques et techniques soient arrêtées. Sur des
subventions départementales et d’État, des travaux de remise en état de la
digue, la construction de déversoirs, l’électrification et l’automatisation de
quatre des huit vannes du barrage sont décidées. Au terme des travaux, en 1988,
l’ouvrage dit « de retenue » sera remis au syndicat. Il en aura la
responsabilité et acquiert le foncier supportant l’ouvrage. En 1996, il accepte
de recevoir au franc symbolique les ouvrages de décharge du barrage de Pezay.
Autre épisode courchois de cette période, celui
du gué du Vivier
Jean-François Deniau, propriétaire des lieux, souhaite
que le syndicat recrée un gué historiquement présent et bien sûr emporté dans la
tourmente des terrassements. Le syndicat donne son accord, pour une somme
d’ailleurs modeste, sous réserve que l’existence de celui-ci avant les travaux
puisse être prouvée. Mais aucune suite à cette requête dans les archives. La
raison n’est probablement pas historique mais fonctionnelle. Les gués étant l’apanage
des radiers, tous balayés par l’uniformisation des fonds.
En septembre 1980, après dix années de travaux, le
syndicat du Beuvron centre-aval et l’administration dressent un premier bilan.
Les 55 kilomètres de rivière ont fait l’objet des travaux programmés, 15
barrages, préexistants ou créés, sont en fonction (6 automatiques, 5 à vannes
manuelles et 4 à aiguilles), 78 kilomètres de fossés sont réalisés. Restent à réaliser
3 barrages et 69 kilomètres de fossés. Mais le nombre de barrages continuera à
s’accroître au gré des demandes. Ainsi en 1996, deux retenues d’eau sont
décidées sur le Nizeron, à la demande de la commune de Courmemin et d’un
particulier.
La grande révolution des conceptsMais les temps changent. L’opinion publique progressivement
s’émeut de ces bouleversements qu’elle constate, car c’est aussi le temps des
grands remembrements avec son cortège de haies arrachées, de talus arasés, de
rivières rectifiées. Des associations se créent. Le ministère de l’environnement
apparaît en 1969 et impose dans les années 70 les notions d’étude d’impact, de « personne qualifiée en
protection de la nature ». Le ministère de l’impossible disait son premier titulaire. Dans
la pratique, d’études bâclées en coups de force administratifs, les choses
continuent comme avant et conduisent une association départementale de
protection de la nature à déclencher une procédure administrative d’envergure à
Vallières-les-Grandes. Victoire sur le papier mais sans traduction sur le
terrain. Le préfet passe outre. Une inflexion cependant est donnée. Les travaux
confiés aux services de l’agriculture ou à ceux de l’équipement sur les
rivières deviennent moins caricaturaux, un effort est consenti pour préserver
quelques arbres, quelques segments de rive, quelques méandres.
Durant les années 90 apparaît le concept de service
écosystémique. Devant le double constat que nos sociétés ne sont pas
spontanément et viscéralement portées à la préservation des écosystèmes, que
certaines de leurs fonctions cependant nous sont indispensables et que les
sommes à investir pour les remplacer seraient considérables, le service écosystémique
conduit à leur donner une valeur que tout le monde comprend, d’ordre financier.
Ces services sont nombreux et dans le domaine qui nous intéresse ici concernent
la qualité de l’eau au travers des mécanismes d’autoépuration des rivières, et
la ressource en eau grâce à la recharge des nappes souterraines. Deux domaines
cruciaux bien sûr dans la période de changement climatique que nous abordons.
Et puis se greffe ici le sujet de la biodiversité. Le débat a longtemps été vif
dans la communauté scientifique pour savoir si la biodiversité était utile,
voire nécessaire, au fonctionnement des écosystèmes. Plusieurs études cependant
parmi les plus récentes convergent pour penser que la biodiversité a dans ce
domaine un effet général positif en induisant une résistance de l’ensemble aux perturbations
de toutes natures, y compris d’ordre infectieux. Des conclusions cruciales là
encore dans un contexte de maladies émergentes répétées, dont certaines
pandémiques, et dont les origines restent floues. Dans ce cadre, la
biodiversité en soi constitue un service écosystémique majeur.
En 2006, la « loi sur l’eau » est promulguée. Il s’agit
de la déclinaison nationale d’une Directive Cadre Européenne adoptée en 2000.
Certainement imparfaite, elle amène néanmoins dans de multiples domaines des
avancées majeures et ambitionne notamment la reconquête de la qualité
écologique des cours d’eau. Le respect du « bon état écologique », dit la loi,
suppose que les milieux aquatiques soient entretenus en utilisant des
techniques douces et que les continuités écologiques soient assurées, tant pour
les migrations des espèces amphihalines (2)
que pour le transit sédimentaire. Le terme de
révolution en effet ne paraît pas trop fort concernant le revirement total des politiques
publiques dans ce domaine. En un demi-siècle, l’amélioration des connaissances,
l’aspiration des citoyens, le débat public, l’émergence de défis majeurs pour
l’humanité, la volonté politique, ont totalement modifié la donne. Des termes
inconnus il y a peu sont apparus dans le langage des gestionnaires de rivières.
Comme renaturation, reméandrage, reconnexion, recharge granulométrique des lits,
effacement de barrages…
Le Beuvron aujourd’hui… et demain
Alors que le syndicat du Beuvron Centreaval disparaît
le 31 décembre 2017 pour se fondre avec ses homologues dans une structure unique
à l’échelle du bassin, le syndicat d’entretien du bassin du Beuvron (SEBB), le temps
des citoyens qui constatent et s’interrogent est venu depuis déjà longtemps. Il
n’est ni de notre intention ni de notre compétence de dresser ici un bilan.
Mais il est possible, en citoyens responsables, d’exposer quelques réalités
factuelles.
Les ingénieurs de la direction générale du génie rural
et de l’hydraulique agricole qui présentent le projet en 1956 le font
uniquement sur des motivations agricoles et sociales. Il s’agit de mettre en
valeur une grande surface de terres sous-exploitées, de les rentabiliser et
d’enrayer une partie de l’exode des ruraux. Force est aujourd’hui de constater que
l’agriculture en Sologne a très fortement régressé, lorsqu’elle n’a pas
disparu, que les terres agricoles se sont massivement boisées, que la chasse
est devenue dominante et que les fermes sont fréquemment devenues résidences secondaires.
Sur le plan des strictes inondations, l’épisode de
2016 pose quelques questions. Certes la pluviométrie fut exceptionnelle. Mais
le fait que les châteaux de La Ferté-Saint-Aubin et de Chambord, tous deux sur
le Cosson, se retrouvèrent inondés pour la première fois prouve l’ampleur
inégalée des crues alors que l’on peut penser que bien d’autres phénomènes pluvieux
hors normes se sont produits depuis le XVI
e siècle. Et certes les causes sont multifactorielles, urbanisation,
artificialisation des sols, multiplication et gestion différente des étangs,
drainage des forêts, mais on peut se demander si la logique qui consiste à
évacuer l’eau le plus vite possible depuis le champ le plus amont jusqu’à la
rivière elle-même n’est pas contre-productive. Car si nous évacuons au plus
vite notre eau, nos voisins aval doivent la supporter, comme nous devons supporter
celle de nos voisins amont.
Pour ce qui concerne le chapitre de l’écologie et de
la biodiversité, tout est simple puisque le sujet était juste ignoré à
l’époque. Aucun inventaire, aucune étude portant sur les fonctionnalités de la
rivière n’ont été entreprises. Nous ne saurons jamais ce que nous avons tous
collectivement perdu dans cette aventure, dans ces 1 280 000 mètres cubes de
déblais remués par les engins hors bassins du Cosson et de la Bièvre et qui
représentaient des siècles de fonctionnalités patiemment élaborées et de stocks
de graines (3).
Et puis il y a l’humain. À l’époque, à côté de ceux
qui se battaient pour de meilleures conditions d’exercice de leur métier et de
meilleures conditions de vie, d’autres avaient des rapports plus affectifs avec la
rivière. Elle avait pris une place importante dans la qualité de leur vie et
elle disparut, sans qu’ils aient eu droit de parole. Il y eut des drames
humains autour du Beuvron. Comme dans tous les aménagements publics autoritaires
probablement, mais avec une dimension émotionnelle particulière autour d’une
entité qu’on voit vivre et évoluer progressivement, qui est un héritage culturel,
qui a un nom… Aujourd’hui, les riverains du Beuvron sont de générations qui n’ont
pas connu la rivière « d’avant ». Alors la situation actuelle paraît plus
normale.
Le Beuvron de demain, lui, est en train de se dessiner
à la lumière notamment de la loi sur l’eau. Mais les principes qu’elle contient
sont fréquemment à l’opposé même de ceux des années cinquante. Il s’agit de
donner une respiration à l’écosystème « rivière ». On a incisé le Beuvron en
approfondissant ses fonds, en le déconnectant ainsi de ses annexes où sont ses
fonctionnalités. Or, moins la rivière peut déborder, plus la force du courant
l’incise plus encore et moins elle peut déborder… Ce mécanisme pervers et
infernal est en train d’asphyxier notre rivière à petit feu. Il s’agit donc de
lui permettre de reprendre des matériaux sur ses berges, de se recharger en
ébauchant des méandres, voire d’en recréer de toutes pièces et de regagner
ainsi des possibilités de débordement et de fonctionnalité.
Un tel revirement des pratiques de gestion ne
peut que poser des problèmes de compréhension et d’acceptabilité.
Les riverains comme nous l’avons vu sont familiers
du cours d’eau tel qu’il est, préfèrent souvent voir leurs terrains hors d’eau
plutôt que inondables à nouveau, d’autant que des usages nouveaux, tournant
autour des loisirs, ont pu s’y développer. Même dans les propriétés de chasse
l’inondation potentielle est vécue comme une contrainte qui peut amener à
différer des dates de chasses. Les notions d’ordre culturel évoquées plus haut
imprègnent encore très fortement les réactions. Le projet est en outre
fréquemment interprété comme inutilement dispensateur de fonds publics. Alors
que, nous l’avons vu, les enjeux concernent la qualité de l’eau, la ressource
en eau et la biodiversité, qui tous au travers des services écosystémiques
auront des traductions budgétaires majeures. Or, si les travaux de 70
s’imposaient à tous, les travaux de renaturation actuellement proposés ne
peuvent se faire qu’avec l’accord des propriétaires riverains. Deux poids et
deux mesures qui posent question.
Autre difficulté sur la route de la renaturation du
Beuvron, la présence sur son bas cours de plusieurs grands barrages dont
certains sont déjà équipés pour la production hydroélectrique. Se priver d’un
tel service durable et décarboné pour privilégier des services écosystémiques
est-il pertinent aux plans éthique et financier ? Question a priori compliquée pour laquelle une
partie de la réponse viendra peut-être à terme de la technique. Un barrage «
nouvelle génération » se construit en ce moment même en Haute-Loire sur la
Loire en remplacement d’un vieux barrage imperméable à la remontée des saumons.
Les saumons rejoindront leurs anciennes frayères (4) et les sédiments iront
alimenter à l’aval une rivière plus vivante tandis que 85 % de la production électrique
sera conservée. Certes 85 % seulement diront les uns et barrage quand même diront
les autres, mais voici un compromis intelligent, innovant, réaliste, que les
décennies qui viennent verront probablement se décliner sur d’autres rivières
françaises.
Pour l’heure, les temps de la renaturation sont venus
pour le Beuvron et passent souvent par la réalisation de « banquettes alluviales
». Il s’agit de déposer sur un côté du cours des matériaux destinés à se fixer
et dont l’objet est de dévier l’axe du courant afin que la rivière ébauche,
sinon un méandre, du moins une sinuosité et se recharge ainsi en sédiments. Ces
banquettes sont réalisées avec les matériaux autrefois régalés sur les berges,
qui retrouvent le lit de la rivière et libèrent pour les crues l’accès à des
champs d’expansion. Ailleurs sur des affluents, il s’agit de « recharges granulométriques
» pour rehausser un fond trop incisé et permettre à la prairie humide attenante
de conserver son caractère humide, sinon par submersion, du moins par
imbibition des sols. Ailleurs encore, il s’agit de reconnecter à la rivière des
zones humides ou des annexes pour restaurer des habitats aquatiques ou des
frayères et limiter dans le même temps les crues à l’aval. Ailleurs, on «
efface », terme consacré, les premiers barrages… Pour l’heure, la création de
méandres, qui consisterait à recréer un nouveau lit est plus difficile. Certes pour
des problèmes d’acceptabilité comme nous l’avons vu, mais aussi parce que
l’objectif n’est pas esthétique mais bien fonctionnel et justifie de nombreuses
réflexions et études.
En sept décennies, notre « rivière aux castors » est
ainsi passée du statut de rivière à naturalité acceptable mais subie à celui
d’émissaire puis à celui d’écosystème à restaurer. Tant de décennies sont
devant elle pour, qu’avec l’aide des hommes, cette période ne soit qu’un épiphénomène
dans sa vie de rivière… Et que l’humanité invente, espérons-le, des rapports apaisés
avec son environnement naturel.
J.-P. J.
Remerciements
Tous nos remerciements à Joël Debuigne,
président du syndicat d’entretien du bassin du Beuvron pour nous avoir permis
de consulter les archives du syndicat « centre-aval », ainsi qu’à son
directeur, Dominique Béguin, et à l’ensemble du personnel pour la qualité de
leur accueil et leur disponibilité.
Explications
(1) Bief : chenal qui dévie
une partie des eaux d’une rivière vers un moulin.
(2) Amphihaline : espèce
migratrice dont le cycle de vie alterne entre le milieu marin et l’eau douce.
(3) Stock de graines :
ensemble des graines des espèces sauvages restant dans le sol durant parfois
des décennies, ayant conservé leur pouvoir germinatif, et aptes à entrer en
phase végétative lorsque les conditions leur deviennent favorables.
(4) Frayère : lieu aquatique
où se reproduisent les poissons et les amphibiens.
La Grenouille n°54 - Janvier 2022
Voir aussi : Le Beuvron
http://lagrenouillememoire.blogspot.com/2022/01/Le%20Beuvron.html