La force tranquille du séquoia

2025

Forte croissance à Cour-Cheverny

6 mars 2016…, 10 ans déjà ou presque !

Ce jour-là, à l’initiative des associations HDBR et Oxygène Cheverny, et de la municipalité de Cour-Cheverny, quelques habitants de nos communes ont assisté à la plantation d’un séquoia dans la plaine du Carroir, près du Conon, non loin de la station d’épuration (1). Ce futur très grand arbre s’appelle Lucas, baptisé ainsi grâce à la présence ce jour-là d’un enfant portant ce prénom.

Ce séquoia, originaire de Californie (et arrivé en éprouvette en France), fut planté 2 ans en pot et 2 ans en terre normande, avant d’enta­mer une nouvelle vie à Cour-Cheverny. Après s’être fait brouter ses basses branches par les moutons, seul au milieu de la prairie, les cani­cules et le vent l’ont endurci. Bien ancré dans un sol calcaire, doucement, avec les décen­nies, ses racines atteindront le Conon voisin. Certes, il lui manquera l’humidité et le climat tempéré de sa Californie natale (endémiques de ce pays - en effet, les séquoias d’Europe proviennent forcément de graines ramenées de là-bas), mais avec les siècles il peut s’accli­mater, mais aussi se prendre la foudre, se casser et enfin se refaire une santé...

La capacité d’un séquoia à se régénérer après des blessures est incroyable et dépasse par­fois notre savoir. Le temps de vie ne se pense pas en années mais en siècles. Il sait adopter des stratégies pour lutter contre tout ce qui peut lui nuire (insectes, climat…). Peut-être que dans 600 ans notre séquoia ne mesurera que 30 mètres de haut au lieu des 80 mètres envisageables, peut-être sera-t-il à moitié desséché et que 300 ans après il redeviendra beau… C’est la magie de la « patience » des arbres. Le « Général Sherman », plus vieux séquoia de Californie, n’a que 2 200 ans, alors nous avons le temps de voir…

En 10 ans, notre séquoia est passé de 1,20 m à environ 4,50 m aujourd’hui. Si tout va bien, il devrait donc maintenant s’élever vers le ciel à un rythme plus soutenu, d’environ 80 cm à un mètre par an…

Un de nos lecteurs pourra sans doute prendre une nouvelle photo dans 50 ans… Notre séquoia pourrait alors avoir dépassé les 50 mètres de haut !


P. L. et L. R


(1) Voir La Grenouille n°31 – avril 2016 « La force tran­quille du Séquoia ».


La Grenouille n°69 - Octobre 2025




2016

Envie d’un séquoia dans son jardin pour se cacher de son affreux voisin ? Pourquoi pas, mais d’ici là...
Il y a quelques semaines un « séquoia Lucas » a été planté dans la plaine du Carroir (peut-être le futur parc du Carroir). Adossé au Conon, il ne fera pas d’ombre aux Courchois pen­dant des centaines d’années. Petit séquoia originaire de Californie (arrivé en éprou­vette en France), planté 2 ans en pot et 2 ans en terre normande, il ne demande qu’à grandir et tester l’évolution de notre climat.

Le 6 mars dernier, la population de Cheverny et Cour-Cheverny était invitée à participer à l’événement organisé par les associations HDBR, Oxygène/La Grenouille et la municipa­lité de Cour-Cheverny.

L’arbre des records
Plantation du séquoia Lucas,
plaine du Carroir à Cour-Cheverny
Il faut imaginer le séquoia 20 ans après sa plantation. Sa croissance varie de 0,50 m à 1 m par an quand les conditions sont favorables. Il est l’arbre qui grandit le plus vite et devient le plus haut, environ 55 m dans notre pays et jusqu’à 100 m en Californie dans son milieu naturel. En France, nous n’avons pas de vieux séquoias : les plus âgés ont au maximum 150 ans, ce qui est jeune pour un séquoia qui peut vivre jusqu’à 2 000 ans en moyenne (une tranche d’arbre de 2 200 ans est exposée au muséum botanique de Paris).
En France, les plus grands séquoias sont sou­vent ralentis par la foudre qui casse leur faîte. Le bois du séquoia, très riche en tanin, résiste à la décomposition. Les champignons s’y installent peu et, de plus, il n’intéresse pas les insectes. L’inconvénient de ce bois : il est cassant.

Il existe deux sortes de séquoia :
- le séquoia sempervirens, appelé séquoia à feuilles d’if (l’allée de la forêt de Cheverny, en direction du Golf). Il peut-être tronçonné à la base et revivre en formant une cépée ;
- le séquoia gigantéum, qui, si on le coupe à la base, cessera de vivre. Il est plus trapu, moins filiforme et devient moins haut que son confrère .
Les séquoias ne craignent pas les feux de forêt. Une chaleur intense peut favoriser la maturation des graines qui peuvent attendre jusqu’à 20 ans la bonne température pour que les cônes s’ouvrent. Le feu n’attaque pas l’écorce de l’arbre qui mesure parfois plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur, selon l’âge de l’arbre.

Le cercle formé autour du jeune séquoia 
préfigure la circonférence de l’arbre à l’âge adulte
Le chef indien Séquoyah (1770-1843), le Cherokee, inventeur de l’alphabet cherokee, est à l’origine du nom de l’arbre en raison de sa force et de sa persévérance. Le Wellingtonia est le premier nom scientifique attribué au séquoia en 1853. Nom déjà donné à une autre plante d’où la nouvelle nomination en 1939.

Les dernières périodes glacières, il y a environ 20 000 ans, ont entraîné la disparition des séquoias en Europe. Encore quelques chiffres : les plus gros séquoias ont des noms de person­nalités. Exemple : général Sherman, un arbre âgé de 3 500 ans, d’un volume de 1 486 m3 pour un diamètre de 10 m et une circonférence de 31 m. Un séquoia plusieurs fois centenaire produit 1 m3 de bois par an. Pendant une vie humaine la circonférence de l’arbre croît de 4 à 5 m.

Le Grillon - La Grenouille n°31 - Avril 2016

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